dimanche 31 mars 2024
Publié le vendredi 10 janvier 2020
Smic 2020 : une hausse +1,2% sans « coup de pouce » de l’Etat
Mise à jour pour 2021 ici > Smic 2021 : Combien allez-vous vraiment gagner ?
La hausse du Smic au 1er janvier 2020 a été officialisée il y a quelques jours par le ministère du Travail. Concrètement, entre les différentes exonérations voulues par M. Macron et le prélèvement à la source, combien allez-vous gagner sur votre fiche de paie ? Comment est calculée la revalorisation annuelle du salaire minimum ?
Augmentation du Smic 2020 : combien allez-vous gagner en plus ?
Courant décembre, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a annoncé le pourcentage d’augmentation du salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic). Celui-ci s’élève à 1,2%, ce qui représente une hausse du taux horaire brut 0,1015 euro. En net, cela correspond donc à 0,0803 euro par heure travaillée.
SMIC brut : horaire, journalier, mensuel et annuel
En pratique, depuis le 1er janvier, cela se traduit par :
- Smic horaire brut 2020 : 10,15 € brut contre 10,03 € en 2019 ;
- Smic journalier brut 2020 : 71 euros pour 35 heures de travail ;
- Smic mensuel brut 2020 : 1 539,42 € contre 1521,22 auparavant pour un équivalent temps plein (35 heures) ;
- Smic annuel brut 2020 : 18 473 euros toujours pour un temps plein de 35 heures, soit 218 euros supplémentaires sur l’année.
SMIC net : horaire, journalier, mensuel et annuel
Bien évidemment, ce qui est intéressant, c’est de connaître le montant du Smic après les prélèvements :
- Smic horaire net 2020 : 8,04 euros ;
- Smic journalier net 2020 : 56 euros pour 35 heures de travail ;
- Smic mensuel net 2020 :1219 pour un équivalent temps plein ;
- Smic annuel net 2020 : 14 628 euros pour un temps plein de 35 heures.
Brut, net, à quoi cela correspond ?
Le salaire brut est la rémunération perçue par le travailleur telle que définie par le contrat de travail, que ce soit dans le cadre d’un emploi temporaire, d’un CDD ou d’un CDI. Celui-ci est dit brut quand aucun prélèvement social ni retenue fiscale n’ont encore été effectués.
A contrario, le salaire net est donc la part que perçoit réellement le salarié. Il correspond au salaire brut duquel ont été déduites les charges et autres cotisations sociales (CSG, CRDS, assurance vieillesse, etc).
Enfin, dans le cadre du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, une somme est directement prélevée par l’administration fiscale si vous êtes imposable.
Quel est le SMIC en intérim ?
Comme pour tout travailleur en CDI ou en CDD, la rémunération de l’intérimaire est strictement encadrée par le Code du Travail. Celui-ci précise notamment que le salaire d’une personne en intérim doit être équivalent à celui de la personne qu’elle remplace (à qualification équivalente).
Dans tous les cas, le Smic 2020 de 10,15 € brut par heure travaillée est évidemment la référence. A ce dernier sont également ajoutées des indemnités obligatoires comme :
- les indemnités de congés payés ;
- une prime de fin de contrat de 10% une fois la mission achevée.
Peut-on être payé moins ?
En France, il n’est pas possible d’embaucher un salarié à un taux horaire inférieur à celui du smic même pour une mission de courte durée.
Par contre, un travailleur qui est en temps partiel ne peut évidemment prétendre percevoir en fin de mois le même salaire qu’à temps complet. Sa rémunération figurant sur son bulletin de paie est donc proportionnelle au nombre d’heures travaillées.
Comment est revalorisé le SMIC ?
Au fil des années, le smic a été revalorisé, mais pas de manière uniforme. Ainsi, pour les cinq dernières années, le taux horaire brut est passé de 9,61 € en 2015, 9,67 € en 2016, 9,76 € en 2017, 9,88 € en 2018 et enfin 10,03 € en 2019. Comment sont déterminées ces hausses successives ?
Quels sont les éléments pris en compte pour la revalorisation ?
La formule de revalorisation du Smic est relativement complexe. Depuis 2010, le salaire minimum est revalorisé de manière automatique au 1er janvier de chaque année en fonction de deux indices :
- l’augmentation du coût de la vie pour les ménages les plus modestes : ce n’est pas seulement le taux d’inflation qui est retenu, mais le coût réellement supporté par les 20 % des foyers français les moins fortunés ;
- le pouvoir d’achat des salariés et des ouvriers : ce deuxième indice correspond à 50 % du gain de pouvoir d’achat lié au SHBOE (Salaire Horaire de Base des Ouvriers et Employés).
Par ailleurs, le gouvernement peut décider d’une augmentation plus conséquente du SMIC. Toutefois, cela reste exceptionnel. En effet, le dernier coup de pouce remonte à 2012. Il avait été décidé par François Hollande au lendemain de l’élection présidentielle. Les deux précédentes avaient impulsées par Jacques Chirac en 2005 et en 2006.
Enfin, il faut noter que si l’inflation est supérieure à 2%, une seconde revalorisation intervient en cours d’année, ceci pour éviter une perte du pouvoir d’achat des travailleurs.
A quoi correspond la hausse de 1,2% du 1er janvier 2020
Si l’on reprend la méthode de calcul précédemment détaillée, la hausse de 1,2% du salaire minimum correspond à :
- + 0,7% imputable à l’augmentation des prix pour les 20% des ménages les plus modestes ;
- + 0,5% lié au SHBOE.
Leur addition donne donc bien +1,2%. La hausse du 1er janvier 2020 correspond donc au minimum légal prévu par les dispositions en vigueur.